Cela fait six ans que le « Klara » a ouvert son nouveau concept de restauration au coeur du Petit-Bâle. L’idée commerciale de réunir neuf cuisines indépendantes – du mexicain au tibétain en passant par l’africain et l’asiatique – a été couronnée de succès. Les clients apprécient l’atmosphère d’ouverture, ce qui a transformé l’ancien désert gastronomique de la Clarastrasse en un lieu animé, ouvert tous les jours de 11 heures à minuit. Au sous-sol se trouve un grand lave-vaisselle à bandeau qui nettoie les assiettes et les verres des neuf restaurants et du bar. Les locaux techniques du bâtiment, les toilettes et les espaces de pause pour le personnel sont également situés sous le restaurant. Compte tenu de cette configuration, une ventilation performante avec récupération de chaleur a été installée en 2017.
Départ de la démarche, motivation pour faire un audit PEIK
L’augmentation rapide de notre parc machine a engendré une hausse importante de notre consommation électrique et la saturation de nos réseaux périphériques (Air comprimé, froid, huile). En remplaçant nos installations de production d’air comprimé, nous avons déjà réalisé des économies importantes et savions que nous n’avions touché qu’une partie de notre potentiel totale. Nous avons alors souhaité réaliser une démarche globale sur l’ensemble de nos installations.
Potentiel trouvé et mesures déjà réalisées
- Remplacement de 4 compresseurs d’air comprimé par un seul
- Optimisation des réseaux : air comprimé, froid, huile
- Mise en place de coupures d’alimentation automatiques sur les machines de production à commande numérique (CN)
Samuel Lobato, Directeur technique APL SA
Description de l’effet déclencheur de l’audit pour une démarche d’efficience globale
L’audit a confirmé notre intuition qu’un potentiel global important existait et nous a convaincu de mettre en place un système de Management de l’énergie. Cette démarche s’ajoute en tant que support à la production et est complémentaire avec celle que nous avons déjà mis en place pour la qualité.
Futures étapes que l’entreprise va entreprendreYour Attractive Heading
- Grâce à l’efficience énergétique atteinte, la consommation électrique est proportionnelle à la quantité de pièce produite. Cela nous permet de mettre en place un suivi par indicateur de performance énergétique comme les KWh consommés par pièces produites. Cela nous permet d’affiner nos coûts de revient, de maintenir nos économies et de détecter toute dérive dans le futur.
- Nous prévoyons aussi de remplacer nos éclairages fluos par des leds
Franck Speissegger, Conseiller PEIK
Quand vous avez décidé de participer à la démarche PEIK-éco21, est-ce que vous connaissiez déjà votre potentiel d’économies ?
Avec l’augmentation du parc machine, on voyait les consommations électriques s’envoler et nos réseaux périphériques (froid, air comprimé) saturer, on savait qu’il y avait des actions possibles, mais le niveau de gains financiers nous a surpris.
Au début du mandat, vous avez trouvez une entreprise avec un bon suivi technique des installations et une conscience écologique, malgré cela les économies réalisées sont impressionnantes. Est-ce typiques de trouver des économies aussi importantes dans les entreprises déjà sensibilisées ?
C’est assez typique, en particulier dans l’industrie, les entreprises connaissent leur métier et gèrent parfaitement leur organisation, mais paradoxalement l’énergie est la grande absente des processus de management et de qualité. Un œil expert externe permet de replacer la maîtrise de l’énergie comme outil d’optimisation de la maitrise du process de production et d’avoir une vue globale de ses potentiels. En quantifiant les économies et les investissements, l’audit PEIK devient vite un outil incontournable pour rendre l’énergie visible dans l’entreprise et prendre les bonnes décisions.
Avec le rapport d’audit, vous avez une vision complète de vos installations et vous pouvez planifier les remplacements/optimisation d’avance avec des coûts de fonctionnement plus faible. Est-ce que cet aspect vous aide dans votre activité ?
Oui, effectivement, s’intéresser aux installations et à leurs interactions à un niveau global est une bonne pratique : par exemple, nous avons dû agrandir considérablement notre parc machine et nous étions toujours en questionnement vis à vis de la limite de notre installation d’air comprimé que nous venions de remplacer. À la suite du travail réalisé dans l’audit, nous avons pu éliminer des inefficacités à la source, c’est-à-dire au niveau des machines de production. Finalement, en travaillant avec le fabriquant, nous avons limité les états de veille improductifs de nos machines et avons ainsi non seulement réduit nos consommations électriques mais aussi nos besoins en air comprimé, en froid et en huile, ce qui a eu un effet de cascade sur les économies d’énergie. Aussi, nous avons gagné en capacité sur notre réseau d’air comprimé et en maîtrise de notre process d’une manière générale.
Est-ce un résultat représentatif ?
Absolument, économiser sur les périphériques est indispensable mais ces derniers ne représentent généralement que 30% de la consommation totale contre 70% pour les parcs machines fonctionnant à pleine puissance 24/24h et 7/7j. Couper l’alimentation ou mettre en veille basse une machine-outil de précision nécessite des précautions, mais l’option n’existe souvent même pas dans le mode d’emploi. Loin d’appliquer des solutions toutes faites, un audit permet de poser les questions de fond en toute objectivité et respect des contraintes de qualité, d’ergonomie et de productivité. Cela permet d’instaurer un dialogue constructif entre experts : fabricant machine, industriel et conseiller PEIK dans lequel l’industriel conserve à tout moment la maîtrise. Les résultats de ce type de travail en commun ne peuvent être que très fructueux.
Est-ce que vous pouvez conseiller à d’autres entreprises de demander un audit PEIK ?
A l’heure de la stratégie énergétique 2050 et de l’urgence climatique, c’est une évidence, mais face à la compétitivité certains bons tuyaux devraient être mis au coffre.